Échanges avec Dominique Fremaux (Groupe Fremaux Delorme)

Résumé/Zusammenfassung

Le Club des Affaires de la Hesse (CAH) avait le plaisir d’accueillir le 11 février 2020 Dominique Fremaux, dirigeant en 5^e génération du groupe Fremaux-Delorme, leader du linge de maison de luxe, ainsi que son fils Alban Fremaux qui assure, avec son frère, la relève en 6^e génération.

La présidente du CAH, Nathalie Maier-Bridou, s’est réjouie que nos membres puissent échanger avec un entrepreneur visionnaire sur le parcours et l’ADN du groupe Fremaux-Delorme qui, depuis 175 ans, a su allier tradition, innovation et expansion internationale tout en restant une entreprise familiale attachée à ses racines.

Ernestine Fremaux et sa start-up… en 1845

Dominique Fremaux nous a tout d’abord conté la création de cette entreprise familiale par son ancêtre Ernestine Fremaux, cheffe d’entreprise et start-upeuse avant l’heure qui, en 1845, créa la première usine de tissage du lin à Lille, plus d’un siècle avant que les femmes n’aient le droit d’ouvrir un compte en banque sans l’accord de leur conjoint. Autant dire que Dominique Fremaux et ses fils « construisent pour le long-terme ». Dans l’esprit des gens du Nord, tradition rime avec fidélité, une fidélité qui vaut tant pour les employés envers leur entreprise que pour l’entreprise envers ses salariés et sa région. Une bonne centaine des mille collaborateurs du groupe travaillent dans les ateliers de production à Lille et Sevelinges.

Tradition s’allie avec innovation et expansion internationale

Puis Dominique Fremaux nous a expliqué comment son père, et son grand-père avant lui, dans l’esprit pionnier de l’aïeule, ont fait prospérer l’entreprise sans craindre de se lancer sur des chemins ardus. La voie tracée depuis une quarantaine d’années est claire : être leader incontesté sur le marché du linge de maison haut de gamme. Pari tenu, grâce notamment à la rencontre de Dominique Fremaux avec Yves Delorme, entraînant l’heureuse association de leur savoir-faire et créativité.

Une fierté de Dominique Fremaux est l’entrée en 2001 de la marque Yves Delorme au Comité Colbert, le cercle élitiste des maisons du luxe français, temple de l’art de vivre français par excellence, lui offrant ainsi une reconnaissance importante à l’international.

L’expansion réussie à l’international ce sont 450 boutiques Yves Delorme, 800 points de vente dans le monde entier, les marques prestigieuses en portfolio telles que Ralph Lauren, Hugo Boss, Kenzo, Lacoste, et récemment la reprise de l’activité linge de maison du groupe suisse Christian Fischbacher, leader sur les marchés allemands et autrichiens. Le groupe réalise d’ailleurs 80 % de son chiffre d’affaires hors de France.

Pour se développer en Allemagne, il fallait une marque allemande 

Au cours de la discussion très vivante qui a suivi l’exposé, interrogé sur ce qui fait le style Yves Delorme, Dominique Fremaux a expliqué que la marque est certes un élément de visibilité essentiel, mais le produit doit correspondre aux attentes. Ce qui compte est la qualité, qualité du tissu pour un toucher inoubliable, qualité du travail précis et détaillé, aussi la poésie, l’émotion (avec au moins une fleur !). Le style à la française n’oblige pas à « faire une collection franco-française » ajoute-t-il ; une collection Delorme doit plaire, des États-Unis jusqu’au Japon, ce qui rend nécessaire de tenir compte des attentes des clients vivant dans ces pays. Par exemple « pour se développer en Allemagne, il fallait une marque allemande ou bien implantée sur le marché allemand » (d’où Hugo Boss, Christian Fischbacher …). La réussite reflète la fidélité des clients : « Quand vous êtes passé chez Delorme, vous ne revenez plus en arrière », dit Dominique Fremaux avec un sympathique clin d’œil. Pour s’en rendre compte, rien de mieux que de se rendre dans la boutique Yves Delorme à Francfort où vous accueillera sa directrice, Marie-Christine Le Bras-Henschen, qui participait à la conférence.

Merci à Dominique Fremaux !

Un grand merci à Dominique Fremaux de nous avoir parlé de son entreprise familiale, d’avoir répondu aux nombreuses questions des membres du CAH venus à sa rencontre. Une belle réussite de cet entrepreneur passionnant et avenant ne serait-ce pas aussi d’avoir su donner envie à la 6^e génération de cette entreprise familiale de reprendre le flambeau, poursuivant l’œuvre de leur ancêtre Ernestine ?